Publié le 23 nov. 2023 à 7:15
Pour arriver à un pays neutre en carbone en 2050, l’industrie promet de faire sa half. Son ambition ? Diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de 81 % d’ici à 2050, par rapport à 2015. Pour cela, la answer est déjà toute trouvée : développer l’hydrogène vert. Un chantier colossal pour le secteur.
C’est ce que montre une word publiée en février dernier par l’Institut Montaigne. « L’hydrogène est utilisé depuis longtemps dans le raffinage et la chimie, rappelle l’un de ses coauteurs, Joseph Dellatte , chargé des politiques de décarbonation à l’Institut. Il sert de matière première pour la manufacturing de biocarburants, d’eau oxygénée mais aussi d’ammoniac, l’un des ingrédients essentiels des engrais azotés. »
Produire en continu
Le hic, c’est que cet hydrogène est fabriqué à 98 % à partir d’énergies fossiles, ce qui génère de grandes quantités de gaz à effet de serre. Tout l’enjeu aujourd’hui est donc de remplacer cet hydrogène gris carboné par de l’hydrogène vert, produit à partir d’électricité renouvelable. Mais de nombreux freins restent à lever.
A commencer par celui de la disponibilité. « Si on n’est pas succesful de produire suffisamment d’hydrogène vert et de manière proceed, les industriels n’investiront pas dans cette technologie », souligne le chercheur. D’où la nécessité d’augmenter notre capacité de manufacturing. « On sait fabriquer de l’hydrogène par électrolyse, mais les électrolyseurs actuels ne sont pas encore assez puissants pour produire à grande échelle », note-t-il. A terme, dix gigafactories de technologies hydrogène doivent être implantées sur le territoire afin de produire 10,5 gigawatts par électrolyse, mais il faudra attendre 2030 pour les voir sortir de terre.
Stocker et acheminer
Produire plus d’hydrogène, c’est bien. Encore faut-il pouvoir le stocker et l’acheminer… « Bien sûr, on peut utiliser les pipelines et les puits de mine existants sous la mer, explique Joseph Dellatte. Mais ce ne sera pas suffisant. On aura besoin de développer toute une infrastructure de stockage et de transport pour connecter les capacités de manufacturing aux websites d’utilisation. » Et ce n’est pas une mince affaire. Très léger, l’hydrogène occupe à masse égale beaucoup plus de quantity que tout autre gaz. Par ailleurs, la molécule est tellement advantageous qu’elle est difficile à retenir dans des réservoirs.
Des contraintes qui pèsent forcément sur les coûts. Au level de remettre en trigger la compétitivité de la filière ? Joseph Dellatte ne va pas jusque-là. « Cela n’a pas vraiment de sens de comparer une industrie carbonée avec une industrie décarbonée, insiste-t-il. Mais pour passer à l’échelle, l’hydrogène vert doit absolument réduire ses coûts. » Aujourd’hui, sa manufacturing par électrolyse de l’eau à partir d’électricité bas carbone ou renouvelable coûte trois à six fois plus cher que la manufacturing dite par « vaporeformage » du gaz naturel.
Avec le renchérissement des énergies fossiles et la baisse constante du prix des énergies renouvelables, la donne pourrait toutefois assez vite changer. D’autant que l’amélioration du rendement énergétique et l’augmentation de la puissance des électrolyseurs vont forcément faire baisser les coûts de manufacturing de l’hydrogène décarboné.
Faire évoluer les compétences
Reste le problème du manque de compétences. D’après France Hydrogène, association qui fédère les acteurs du secteur, le nombre d’emplois directs est passé de 3.500 en 2021 à 5.800 en 2022. D’ici à 2030, ce sont près de 100.000 personnes qui vont devoir être formées. Et ce, sur plus de 80 métiers : soudeurs, chaudronniers, spécialistes de la maîtrise des risques…
« Des métiers qui sont déjà tous en pressure », s’inquiète l’skilled. Pour pallier ce problème, plusieurs écoles ont ouvert des formations. « Des salariés qui travaillaient auparavant dans le secteur du gaz pourront aussi se reconvertir dans l’hydrogène, présage-t-il. Mais il n’est pas du tout sûr que cela suffise à répondre aux besoins de main-d’oeuvre du secteur. Or remark développer les électrolyseurs si nous n’avons pas assez de personnel pour les concevoir ? »